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Chronique N°9

Variole, la grande peur

La variole constitue " l'une des menaces les plus graves " dans le monde en matière de bioterrorisme, a déclaré le ministre de la Santé Jean-François Mattei dans une interview publiée par Le Figaro, le 12 février 2003.

A présent, tous les journaux clament à l'unisson que la variole est le virus le plus dangereux de tous, mais cette affirmation est fausse et le CDC d'Atlanta estime que " la variole n'est pas la maladie hautement contagieuse qu'on pensait autrefois ". De nombreux virus sont bien plus foudroyants et plus contagieux que celui de la variole, tels les virus Ebola, Marburg ou même le bacille du charbon (anthrax), stockés depuis plus de trente ans à Fort Detrick, le célèbre laboratoire P4 de recherches militaires du Maryland, où des " savants " mènent des expériences en tout genre pour fabriquer de redoutables agents pathogènes.

Mais nous ne pouvons être certains que ces germes mortels n'existent pas ailleurs, car il ne faut pas oublier que dans les années 80, la France et les Etats-Unis ont officiellement envoyé à l'Irak des souches de bacilles de charbon que les Irakiens ont introduits dans les bombes et les missiles. A l'époque, Saddam Hussein était leur " ami ". A ce sujet, Le Généraliste du 10 mars 1998 s'inquiétait : " Que sont devenues les bombes de Saddam Hussein ? Qu'a fait la Russie des souches virulentes contre lesquelles elle affirme avoir fabriqué un vaccin ? D'autres pays possèdent-ils cette arme biologique ? L'arme défensive est-elle en préparation ?". Pourquoi pas, étant donné que le 21 janvier dernier, en Allemagne, CNN et la chaîne de télévision NTV ont montré des troupes américaines qui chargeaient les avions avec des armes biologiques de la variole et des vaccins pour les soldats. Les militaires ont confirmé qu'ils souhaitaient utiliser les grenades biologiques en Irak " pour se défendre ".

Diffusée dans la nuit entre 23 h et 24 h, l'information n'a pas été répétée le jour suivant. Il est permis de se demander pourquoi. Ainsi, les Etats-Unis seraient prêts à utiliser des armes bactériologiques, dont l'usage est interdit par les conventions internationales, alors que l'une des raisons officielles de leur intervention en Irak est justement de lutter contre ces mêmes armes ! En France, un décret qui vient de paraître au Journal officiel définit cinq niveaux d'alerte prévoyant des vaccinations progressives, à commencer par 150 volontaires chargés de services de santé, ensuite l'ensemble des sujets en contact avec le premier cas déclaré.

C'est seulement si de nombreux cas se produisent simultanément sur le territoire français que la vaccination de l'ensemble de la population sera envisagée.

Tous les experts s'accordent pour déclarer que ce vaccin est le plus dangereux de tous, que les accidents qu'il va provoquer, en particulier de graves encéphalites, seront très nombreux et très sérieux, et certains épidémiologistes craignent même une explosion de variole due au vaccin dans certaines grandes villes.

Alors, pourquoi prendre des mesures aussi exceptionnelles pour la variole, maladie qui est beaucoup moins contagieuse que d'autres maladies infectieuses et qui ne s'attrape qu'au contact direct avec le malade ? Et nombre de personnes vivant avec des malades n'ont jamais attrapé la variole.

Quant à l'efficacité du vaccin, elle est très contestée et le Dr Donald A. Henderson, responsable du Programme Global d'Eradication de la Variole de l'OMS, avait abandonné la vaccination de masse au profit d'une stratégie dite de " surveillance-endiguement " car, " même dans la population vaccinée à 90 %, on pouvait assister à des flambées épidémiques".

Toutefois, il est certain qu'il y aura, en France, une forte demande dès que le vaccin sera disponible. Aussi, au lieu de s'acharner à éradiquer les virus, il serait urgent d'éradiquer la peur et il faut souhaiter que la population française reste calme devant le sentiment d'angoisse habilement distillé par les laboratoires, et ne réclame pas impérativement un vaccin aussi inutile que dangereux. Et gardons toujours en mémoire ce proverbe chinois qui prévient :

"Lorsqu'on crache en l'air, cela risque de vous retomber sur le nez ", c'est l'effet boomerang.

 

Sylvie SIMON

 

 

(Tous droits réservés ©  PRINTEMPS 2003)

 

 

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